Arrivé à l’Isle sur La Sorgue, je me relance dans la recherche d’équipiers. Peu de réponses à cette époque de l’année, mais je finis par intéresser un équipier, André, qui n’as pas navigué autrement que sur des dériveurs sur des lacs de sa région.
Il vient jusqu’à L’Isle Sur La Sorgue pour me rencontrer et nous faisons affaire. Il peut s’absenter une quinzaine de jours. Je décide de partir avec lui en voiture jusqu’à Baiona, de descendre le plus bas possible et j’irais rechercher la voiture à la fin du séjour.
Le jour convenu nous partons et nous nous relayons au volant en voyageant jour et nuit. Nous reprenons possession du bateau à Baiona et nous nous préparons à poursuivre la navigation.
Le vent est un peu plus favorable, et le premier jour nous allons de Baiona à Viana do Castello, au nord du Portugal.
Mon équipier me raconte son parcours. Il est gérant d’une compagnie familiale de cars et les affaires sont difficiles. Pendant ses weeks-end il fait du dériveur sur un lac et participe aux régates. Il a un brevet d’instructeur de voile.
Le jour suivant, nous allons de Viana do Castello à Porto de Leixões.
Nous avançons bien, parfois au moteur, parfois à la voile. Mon co-équipier porte une attention particulière au réglage des voiles et me fait progresser dans ce domaine.
Nous atteignons Figueira da Foz, puis Peniche, puis Cascais. Navigation sans problème, nous nous relayons à la barre, mon équipier aime barrer.
Nous avons une occasion de faire une traversée de nuit au départ de Cascais pour rejoindre Sines. Je lui explique comment se passent les quarts de nuit. Tout se passe très bien.
Au fil des jours le vent commence à forcer. Les arrivées dans les ports sont un peu plus difficiles. Le bateau à un franc bord assez élevé, il a une prise au vent importante et j’ai beaucoup de mal à reculer avec le bateau pour prendre ma place sur les pontons. Un soir lors de la manœuvre, il y a beaucoup de vent et mon équipier ne sait pas quoi faire pour m’aider à la manœuvre. Je luis donne des ordres brefs pour qu’il m’aide, mais cela ne nous empêche pas de heurter l’arrière d’un bateau. Pas trop de mal, seule la platine de fixation du moteur de l’annexe casse. Je râle un peu en lui expliquant que nous aurions pu éviter cela s’il avait repoussé le bateau voisin avec la gaffe qu’il avait en main au lieu de rester planté au milieu de la plage avant à me regarder. Il en prend ombrage.
Un jour, alors qu’il y a quatre beauforts, André me dit qu’il a peur de chavirer avec le bateau. Il m’explique qu’il dessalait souvent en naviguant en dériveur et qu’il a peur. Je lui explique que je ne prendrai pas de risques et que si c’est nécessaire, nous prendrons des ris.
Nous arrivons au sud du Portugal et doublons le cap Saint-Vincent. La mer est bien plate, mais il y a un vent de force cinq. Arrivé au port de Lagos, André me dit qu’il a peur, qu’il ne se voit pas continuer avec ce niveau de vent. Nous sommes à quelques jours de son retour à terre, et le lendemain, il me dit qu’il préfère avancer son retour en France.
Nous nous séparons le lendemain matin. Il repart vers la France en s’arrêtant faire un peu de tourisme au Portugal.
En ce qui me concerne, je remonte en voiture de location récupérer ma voiture à Baiona et je retourne en France pour préparer la suite du convoyage.
lundi 20 mai 2002
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